Les Femmes et l’intelligence artificielle

13 août 2025

Femmes et IA

L’Intelligence Artificielle transforme profondément le monde du travail, particulièrement dans le secteur technologique. Cette révolution représente une opportunité considérable, mais elle risque également d’accentuer les inégalités entre les hommes et les femmes.

L’Organisation Internationale du Travail (OIT) a alerté sur cette problématique : 25 % des emplois pourraient être impactés par l’IA, et les femmes sont particulièrement concernées. Cette situation s’explique par le fait que l’IA, plutôt que de corriger les inégalités déjà présentes dans le monde du travail, risque de les reproduire, voire de les amplifier. Les femmes se trouvent donc davantage exposées aux conséquences de cette révolution technologique, ce qui soulève plusieurs questions cruciales.

Des algorithmes biaisés

Un problème majeur réside dans la sous-représentation des femmes dans la création et l’utilisation des IA. En effet, plusieurs études révèlent qu’entre 75 % et 90 % des équipes de recherche et développement en IA sont masculines. Lorsque la majorité des développeurs sont des hommes, les algorithmes risquent de mal représenter les femmes, voire de véhiculer des stéréotypes. Si les systèmes d’IA sont principalement conçus pour et par des hommes, ils se baseront sur un modèle masculin par défaut, susceptible de renforcer des préjugés. Ces biais, une fois intégrés, risquent de générer des données faussées, ce qui est particulièrement préoccupant étant donné que l’IA jouera un rôle de plus en plus important dans nos vies.

Des métiers plus menacés que d’autres : cas de la Suisse

Certains emplois sont davantage menacés par l’IA, notamment ceux où les femmes sont majoritaires, comme dans l’administration, la santé ou les services. En Suisse, par exemple, le site parlament.ch a démontré que les métiers comptant plus de 75 % de femmes, comme les secrétaires de direction ou les assistantes médicales, figurent parmi les plus vulnérables face à l’automatisation.

Cette tendance n’est pas spécifique à la Suisse, mais s’observe à l’échelle mondiale : les femmes sont plus souvent présentes dans des secteurs où l’IA peut facilement automatiser certaines tâches. L’IA n’est pas neutre : elle s’implante dans un monde du travail déjà inégalitaire, et elle risque d’accentuer ces disparités.

De nouvelles opportunités… mais pas pour tout le monde ?

L’IA va créer de nombreux nouveaux emplois, c’est une certitude. Cependant, un risque important existe : que les femmes n’y aient pas facilement accès. Cette situation s’explique par leur sous-représentation dans les filières STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) et dans les grandes entreprises technologiques, car elles sont souvent orientées dès le plus jeune âge vers des métiers du soin ou de l’administration. Cette situation les désavantage pour accéder à ces nouvelles carrières. Si aucune action n’est menée pour favoriser l’accès des femmes à ces formations et à ces secteurs, l’IA, au lieu de réduire les inégalités, pourrait devenir un nouveau facteur de marginalisation des femmes dans le monde du travail.

Conclusion

En définitive, l’IA évoluera selon les orientations que nous lui donnerons. Pour qu’elle constitue une véritable avancée pour toutes et tous, il est essentiel d’agir de manière proactive. Il est important de veiller à ce que cette révolution numérique intègre l’ensemble de la société, sans laisser personne de côté.